Dans la majeure partie de leur aire de répartition, les populations françaises de chats forestiers (Felis silvestris silvestris) sont fragmentées et peuvent être menacées par l’hybridation avec le chat domestique (Felis silvestris catus). Or, les processus écologiques favorisant l’hybridation restent largement inconnus.
En France, les chats forestiers sont principalement présents dans le nord-est et des signes de leur présence dans les Pyrénées ont récemment été observés. Cependant, aucune étude n’a été réalisée dans les Pyrénées françaises pour évaluer leur exposition à l’hybridation. Pour cette étude deux populations de félins sauvages ont donc été comparées, l’une vivant dans un habitat forestier continu dans les Pyrénées françaises, l’autre vivant dans un paysage forestier agricole très fragmenté dans le nord-est de la France, dans le but d’avoir un aperçu de la variabilité des taux d’hybridation.
Les résultats des analyses génétiques montrent que :
Cette plus faible hybridation dans les Pyrénées peut résulter de la continuité des habitats forestiers naturels qui réduirait les contacts avec les chats domestiques. Dans les populations du nord de la France, l’organisation spatiale des populations sauvages, avec les mâles en périphérie de la forêt et les femelles au cœur, faciliterait l’hybridation entre les chats sauvages mâles et les femelles de chats domestiques. Tandis que la faible disponibilité en nourriture dans les milieux forestiers denses, accentué par la concurrence avec les individus sauvages, réduirait fortement la capacité de survie des hybrides, expliquant aussi pourquoi on retrouverait moins d'hybrides dans ce type d'habitat.