La viabilité des populations et la dynamique des métapopulations sont fortement affectées par le flux génétique. L’identification des corrélations écologiques de la structure génétique et du flux génétique dans les populations sauvages est donc un enjeu majeur tant en écologie évolutive qu’en gestion des espèces. L’étude de la structure génétique des populations permet également d’identifier l’échelle spatiale à laquelle se produit la plupart des flux génétiques, d’où l’échelle de la connectivité écologique, qui est d’une importance primordiale pour l’écologie des espèces.
Dans cette étude, nous avons examiné la structure génétique du Blaireau d’Europe (Meles meles), sur une grande échelle spatiale (entre les populations) et sur une échelle spatiale plus fine (au sein même des populations).
L’étude a été réalisée sur 11 sites à travers la France en utilisant un protocole de piégeage non invasif des poils sur 206 terriers. Nous avons identifié 264 blaireaux génotypés sur 24 marqueurs microsatellites.
À grande échelle, nous avons observé une différenciation génétique élevée et importante entre les populations qui n’était pas liée à la distance géographique entre les sites, ce qui laisse supposer peu d’événements de dispersion.
Au sein des populations, nous avons détecté une valeur seuil en dessous de laquelle les blaireaux étaient génétiquement proches (< 400 m), soulignant que la sociabilité est le principal processus de structuration des populations de blaireaux à fine échelle.